Mais tous les photographes n'ont pas la patience d'attendre la meilleure lumière ou assez d'argent à investir pour s'équiper du meilleur équipement de studio. Si les paysagistes n'ont pas d'autres choix que de travailler avec la lumière que Mère Nature leur fourni, les macrophotographes sont plus à même de travailler et de modifier la lumière naturelle. Avec quelques accessoires simples et la bonne approche, il est très facile de manipuler la lumière qui frappe les sujets de tailles modeste.
Le pire moment pour faire de la photo en lumière naturelle demeure généralement la journée ensoleillée, celle qui crée des zones de lumière brillante et d'ombres noires. La façon la plus simple de modifier une telle lumière est de projeter de l'ombre sur le sujet. Lorsque la lumière directe est bloquée, la lumière est plus douce, c'est celle qu'on qualifie de l'ombre ouverte. Mais faire de l'ombre peut également être une façon d'augmenter le contraste. A plus d'une occasion, j'ai utilisé une casquette ou une veste supportée par quelques bouts de bois pour créer de l'ombre de sorte que le fond paraisse plus foncé pour permettre au sujet baigné de lumière de mieux s'en détacher. L'ombre sur le fond réduit également l'impact négatif d'un fond remplis d'éléments distractif.
La lumière peut rebondir sur toute surface réfléchissante, de sorte qu'une manière classique de contrôler les ombres trop sombres est d'utiliser un réflecteur. Les photographes de portraits utilisent régulièrement les réflecteurs, soit lorsqu'ils travaillent en lumière naturelle ou lorsqu'ils font appel à une seule source lumineuse artificielle. L'utilisation d'un réflecteur est très simple : on les positionne simplement à l'opposé de la source lumineuse pour réfléchir de la lumière sur le côté ombragé du sujet. En variant l'angle d'orientation du réflecteur on peut facilement juger son effet. Un réflecteur n'a pas à être un gadget commercial; toute surface blanche ou argentée peut faire l'affaire, de la simple feuille de papier au papier d'aluminium. Un miroir peut également servir, surtout s'il est incassable. Une surface suffisamment réfléchissante peut projeter la lumière sur une distance importante et faire une différence énorme lorsque l'on photographie des objets éclairés en contre-jour.
Une autre façon de contrôler la lumière naturelle peut sembler plutôt « artificielle » mais elle est néanmoins très valable et très simple. Je transporte régulièrement dans mon sac un petit parapluie de diffusion normalement utilisé avec les flashs de studio. Il est blanc et assez translucide pour que la lumière passe au travers. Je peux le placer au-dessus d'un sujet éclairé directement par le soleil pour ainsi tamiser la lumière et obtenir un résultat beaucoup plus plaisant. Pendant un certain temps, j'ai même utilisé une large toile diffusante longue de près de deux mètres que je montais à l'aide de perches pour faire une sorte de tente autour de fleurs ou de champignons. Cette approche avait l'avantage de bloquer le vent, mais sa mise en œuvre était longue et laborieuse. Le parapluie est beaucoup plus simple d'utilisation.
Toutes ces manipulations de la lumière naturelle sont utiles dans bien ces circonstances, mais il reste toujours des situations où la lumière dure et directionnelle sera non seulement acceptable mais essentielle à la bonne mise en valeur du sujet. La lumière directe, spécialement lorsqu'elle frappe le sujet à un angle rasant, sera idéale pour faire ressortir les textures. Le sable, la pierre, de même que les traces d'animaux, ressortiront mieux avec un éclairage rasant. Travailler en lumière naturelle dans de telles circonstances voudra souvent dire être attentif au sujet et à la lumière qui l'éclaire.
Christian Autotte
Note de chevreuil.net : M Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Royal Photo à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer.
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