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CONTRÔLER LA LUMIÈRE par Christian Autotte

En photographie, tout est question de lumière. Les photographes paysagistes se lèvent à l'aurore et se couche tard le soir pour capturer la meilleure lumière possible. Les portraitistes dépensent des milliers de dollars pour équiper leur studio des meilleurs flashs sur le marché pour bien rendre leurs sujets.

Mais tous les photographes n'ont pas la patience d'attendre la meilleure lumière ou assez d'argent à investir pour s'équiper du meilleur équipement de studio. Si les paysagistes n'ont pas d'autres choix que de travailler avec la lumière que Mère Nature leur fourni, les macrophotographes sont plus à même de travailler et de modifier la lumière naturelle. Avec quelques accessoires simples et la bonne approche, il est très facile de manipuler la lumière qui frappe les sujets de tailles modeste.

Le pire moment pour faire de la photo en lumière naturelle demeure généralement la journée ensoleillée, celle qui crée des zones de lumière brillante et d'ombres noires. La façon la plus simple de modifier une telle lumière est de projeter de l'ombre sur le sujet. Lorsque la lumière directe est bloquée, la lumière est plus douce, c'est celle qu'on qualifie de l'ombre ouverte. Mais faire de l'ombre peut également être une façon d'augmenter le contraste. A plus d'une occasion, j'ai utilisé une casquette ou une veste supportée par quelques bouts de bois pour créer de l'ombre de sorte que le fond paraisse plus foncé pour permettre au sujet baigné de lumière de mieux s'en détacher. L'ombre sur le fond réduit également l'impact négatif d'un fond remplis d'éléments distractif.

La lumière peut rebondir sur toute surface réfléchissante, de sorte qu'une manière classique de contrôler les ombres trop sombres est d'utiliser un réflecteur. Les photographes de portraits utilisent régulièrement les réflecteurs, soit lorsqu'ils travaillent en lumière naturelle ou lorsqu'ils font appel à une seule source lumineuse artificielle. L'utilisation d'un réflecteur est très simple : on les positionne simplement à l'opposé de la source lumineuse pour réfléchir de la lumière sur le côté ombragé du sujet. En variant l'angle d'orientation du réflecteur on peut facilement juger son effet. Un réflecteur n'a pas à être un gadget commercial; toute surface blanche ou argentée peut faire l'affaire, de la simple feuille de papier au papier d'aluminium. Un miroir peut également servir, surtout s'il est incassable. Une surface suffisamment réfléchissante peut projeter la lumière sur une distance importante et faire une différence énorme lorsque l'on photographie des objets éclairés en contre-jour.

Une autre façon de contrôler la lumière naturelle peut sembler plutôt « artificielle » mais elle est néanmoins très valable et très simple. Je transporte régulièrement dans mon sac un petit parapluie de diffusion normalement utilisé avec les flashs de studio. Il est blanc et assez translucide pour que la lumière passe au travers. Je peux le placer au-dessus d'un sujet éclairé directement par le soleil pour ainsi tamiser la lumière et obtenir un résultat beaucoup plus plaisant. Pendant un certain temps, j'ai même utilisé  une large toile diffusante longue de près de deux mètres que je montais à l'aide de perches pour faire une sorte de tente autour de fleurs ou de champignons. Cette approche avait l'avantage de bloquer le vent, mais sa mise en œuvre était longue et laborieuse. Le parapluie est beaucoup plus simple d'utilisation.

Toutes ces manipulations de la lumière naturelle sont utiles dans bien ces circonstances, mais il reste toujours des situations où la lumière dure et directionnelle sera non seulement acceptable mais essentielle à la bonne mise en valeur du sujet. La lumière directe, spécialement lorsqu'elle frappe le sujet à un angle rasant, sera idéale pour faire ressortir les textures. Le sable, la pierre, de même que les traces d'animaux, ressortiront mieux avec un éclairage rasant. Travailler en lumière naturelle dans de telles circonstances voudra souvent dire être attentif au sujet et à la lumière qui l'éclaire.

Christian Autotte

Note de chevreuil.net : M Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Royal Photo à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer.

 
LES PHOTOS

Le soleil direct crée des ombres dures et des hautes lumières délavées sur ces Quatre-Temps. Je me suis simplement positionné pour faire de l'ombre sur la deuxième image, créant ainsi une lumière indirecte beaucoup plus douce.
Olympus OM1 Mark II, 40-150 à 82mm, 1/60 à f/11, ISO 250
Olympus OM1 Mark II, 40-150 à 82mm, 1/10 à f/11, ISO 250
 


Ce couple de libellule était à une bonne distance, au milieu d'un marais. Un réflecteur pliable argenté a projeté suffisamment de lumière pour éclairer le côté ombragé de façon satisfaisante.
Canon AE-1, 250mm, tiré de diapositives.
 


Le fond derrière ce champignon attirait trop l'attention. J'ai réduit son impact en créant de l'ombre avec ma casquette montée sur une brindille.
Canon 7D, 100mm macro, 0.4 sec à f/5.6, ISO 100
Canon 7D, 100mm macro, 2.5 sec à f/11, ISO 100
Canon 7D, 100mm macro, 5 sec à f/16, ISO 100
 



Cette fleur de Lis zéphyr blanc (Zephyranthes Candida) présentait des taches d'ombre en lumière directe. J'ai utilisé mon réflecteur non pas pour ouvrir les ombres mais plutôt pour bloquer la lumière directe.
Canon 40D, 100 macro, 1/200 à f/8, ISO 100
Canon 40D, 100 macro, 1/50 à f/8, ISO 100
 


Un réflecteur à l'œuvre pour dégager les ombres sous quelques champignons.

Poussant en plein soleil du printemps, ces fleurs de  Claytonia brillent sans être brulées grâce à un parapluie diffusant la lumière directe du soleil.
Olympus EM-1, 60 macro, 1/50 à f/7.1, ISO 400
 



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