Avec l'arrivée du temps froid arrive également le gel total ou partiel des plans d'eau. Lacs et mares auront tendance à geler de façon uniforme, formant une glace souvent lisse et propre au patinage, avec ou sans patins… Une telle glace, surtout au début de l'hiver, peut contenir des feuilles, branches ou autres débris qui ajouteront de l'intérêt. Par contre, si la glace prend durant une journée venteuse, elle peut prendre des formes fantaisistes qui peuvent être du plus bel effet. Quant à eux, les ruisseaux et rivières, surtout dans les endroits où l'eau est agitée, garderont des zones libre de glace aux bords desquelles on retrouve souvent des glaçons de formes tourmentées qui seront des sujets de prédilection pour tout photographe averti. Il faut toutefois approcher de tels sujets avec circonspection. Méfiez-vous des pentes le long des ruisseaux ou encore de la glace mince le long des lacs. Se retrouver mouillé à -20°C et à 5 ou 6 km du point chaud le plus près n'a rien d'agréable et pourrait même s'avérer mortel. Sécurité d'abord!
La glace du début d'hiver, celle qui peut contenir les dernières feuilles mortes de l'automne, se photographie généralement de la berge. Il est rare que cette nouvelle glace soit assez épaisse pour que l'on puisse marcher dessus en toute sécurité. Cherchez donc le long des mares, mares à castor, ou lac tranquilles. Les simples trous d'eau ne sont pas à négliger; j'ai souvent fait d'excellentes photos dans les ornières remplies d'eau gelée d'un chemin forestier. Plus tard, la glace des mares et des lacs donne parfois des images intéressantes lorsque libre de neige; on y trouve souvent des bulles d'air qui peuvent créer des motifs intéressants.
L'approche des ruisseaux et rivières est un peu plus compliquée. Souvent, les meilleurs sujets peuvent être assez éloignés. Dans de telles situations les objectifs de longue focale sont souvent nécessaires pour isoler un sujet digne d'intérêt. Je préfère alors les zooms, comme mon Olympus 40-150, qui équivaut à un 80-300 avec le facteur de conversion de 2x du micro 4/3. Si nécessaire, je lui ajoute un multiplicateur 1.4x, ce qui donne alors une longueur focale de 56-210 (112-420 équivalent). Les objectifs fixes quant à eux sont moins flexibles dans leur utilisation; à l'usage, un long téléphoto donne parfois une image trop serrée et il sera le plus souvent impossible de reculer pour obtenir la composition idéale. Un zoom aura alors cette possibilité de jouer avec sa longueur focale pour mieux cadrer le sujet.
Trépied ou pas de trépied? Souvent ça dépendra du type de randonnée. Pour une longue randonnée en terrain accidenté, en raquettes ou skis de fond, on peut décider de partir un peu plus léger et de laisser le trépied à la maison. La lumière est généralement assez bonne pour travailler à main levée, quitte à augmenter légèrement l'ISO pour maintenir une vitesse et une ouverture acceptable. Par contre, il y a des situations ou l'utilisation d'un trépied ou autre support stable peut permettre de travailler à des vitesses d'exposition plus basses dans le but de créer des effets de mouvements dans l'eau courante.
Les glaçons suspendus au-dessus de l'eau ou qui pendent le long d'une surface rocheuses sont souvent plus beaux lorsque frappés directement par un rayon de soleil. Par contre, les surfaces planes d'un lac ou d'une mare donneront souvent de très belles images en lumière plus tamisée. Surveillez toujours votre histogramme; la neige est blanche, mais il ne faut pas surexposer au point de bruler les hautes lumières.
Si le sujet est très près de l'eau courante, n'hésitez pas à multiplier les clichés; les mouvements de l'eau agitée peuvent créer une image fantastique un moment et ruiner l'image suivante.
Christian Autotte
Note de chevreuil.net : M Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Lozeau, rue st-Hubert à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer.
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